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À voir ou à laisser :  » The Wonder  » sur Netflix, un thriller spirituel avec la divine Florence Pugh.

Netflix original La Merveille prend la plus simple des questions – quelqu’un est-il qui il prétend être ? – et l’imprègne d’enjeux à résonance spirituelle. Le réalisateur Sebastián Lelio place ce drame irlandais bucolique sous le signe de conflits à la fois actuels et intemporels, alors qu’un prétendu miracle est passé au crible. Ce qui commence comme une quête pour répondre à un simple « oui » ou « non » s’engage dans la zone grise obscure entre la certitude.

LE MERVEILLEUX: LE REGARDER EN STREAMING OU LE SAUTER ?

L’essentiel : En 1862, l’infirmière anglaise Lib (Florence Pugh) se rend en Irlande à une époque où son pays est rendu responsable de la famine et des malheurs qui s’abattent sur le pays. Dans un petit village, elle est chargée d’observer Anna O’Donnell (Kíla Lord Cassidy), 11 ans, dont l’apparente capacité à passer des semaines sans manger fait d’elle un miracle moderne. Anna insiste sur le fait qu’elle se nourrit de « manne du ciel », mais Lib doit soupçonner une explication plus pratique et insidieuse.

Au fur et à mesure que Lib s’intègre dans le clan O’Donnell, Anna et elle développent un sentiment de compréhension mutuelle qui complique son rôle de simple observatrice et de rapporteuse. Bien qu’elle puisse déplorer les actions d’Anna, Lib ne peut s’empêcher de compatir à sa détresse et à sa situation générale. La lutte qu’elle mène pour s’en tenir à sa mission soulève la question de savoir de qui Lib doit s’occuper, surtout lorsqu’elle envisage de prendre des mesures radicales qu’elle rationalise pour rester fidèle à l’esprit de sa vocation, si ce n’est à sa légalité.

Quels films vous rappelleront ce film ? Bien que très différents dans leur tolérance à la sincérité et à l’ironie, les prémisses de La Merveille rappelle immédiatement le film de Martin Scorsese Silence. Les deux films s’attardent sur les réactions étranges d’un personnage propulsé dans un pays étranger et forcé d’enquêter sur un phénomène spirituel – pour découvrir que ses propres boussoles morales ont été brouillées dans le processus. (Lelio tente, avec un peu moins de succès, de canaliser le genre de drame spirituel dépouillé que l’on retrouve le mieux dans l’œuvre du maître suédois Ingmar Bergman).

Photo : CHRISTOPHER BARR/NETFLIX

Une performance qui vaut le coup d’œil : Miss Flo frappe à nouveau ! Elle est une fois de plus la meilleure partie d’un film en 2022, surpassant ses co-stars et le matériel (bien qu’à un degré bien moindre ici que dans Don’t Worry Darling). Florence Pugh incarne les conflits de son personnage, tant sur le plan émotionnel que physique, alors qu’elle tente de gérer son sens du devoir envers elle-même et envers sa mission. C’est en observant Lib se transformer d’une tapisserie qui exécute indiscutablement les ordres en une croisée prête à bouleverser l’ordre établi que l’on peut le mieux comprendre ce qui se passe. La Merveille est le plus proche de recréer la sensation du titre.

Dialogue mémorable : Dans le prologue du film, qui fait un panoramique sur une scène de studio avant de plonger le spectateur dans une scène avec Lib, un narrateur désincarné livre les réflexions suivantes : « Les personnes que vous allez rencontrer – les personnages – croient en leurs histoires avec une dévotion totale. Nous ne sommes rien sans histoires, et nous vous invitons donc à croire en celle-ci. » Cette voix off prépare parfaitement le terrain pour ce qui va suivre. The WonderIl invite le public à être à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’histoire. Il nous met à la même place que le protagoniste, désireux de s’abandonner à un mensonge qui nous émeut – tout en restant attaché à notre propre boussole d’authenticité.

Le sexe et la peau : Il y a une scène de sexe entièrement habillée entre Florence Pugh et Tom Burke, qui joue le rôle d’un journaliste qui fait un reportage sur le cas d’Anna. Malgré quelques gémissements et soupirs post-coïtaux, la scène est assez inoffensive.

Notre avis : La Merveille n’est pas à la hauteur de la somme de ses parties. Compte tenu de la combinaison de Pugh qui joue la comédie, du directeur de la photographie Ari Wegner (Le pouvoir du chien), qui fournit des images mystifiantes derrière la caméra, et le compositeur Matthew Herbert, qui compose un paysage sonore glaçant, Lelio a tous les éléments pour réaliser quelque chose de vraiment spécial. De temps à autre, le film aborde un sujet – comme la misogynie de l’ère victorienne, qui fait que les anciens du village ne veulent pas que Lib intervienne auprès d’Anna, mais se contentent de regarder. Mais plus souvent qu’il ne le devrait, le film élude les questions et dilemmes profonds qu’il soulève.

Notre appel : STREAM IT ! Alors que The Wonder se concentre un peu trop sur l’atmosphère et l’ambiguïté pour son propre bien, Sebastián Lelio orchestre néanmoins un mélange fascinant d’étude de personnages et de drame moral. En tout cas, il s’agit d’une nouvelle plume magnifique sur le chapeau de Florence Pugh, qui est de plus en plus reconnue comme l’une des grandes interprètes de sa génération.

Marshall Shaffer est un journaliste indépendant spécialisé dans le cinéma et basé à New York. Outre Decider, son travail a également été publié sur Slashfilm, Slant, Little White Lies et de nombreux autres sites. Un jour, tout le monde se rendra compte à quel point il a raison à propos de… Spring Breakers.

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